Cacao
La Côte d'Ivoire produit à elle seule près de 41% de l'offre mondiale de cacao (il représente à ce jour 15% du budget national et 30% des recettes d’exportations). Cette culture est pratiquée par environ 1 million de producteurs et fait vivre plus de 6 millions de personnes. Environ 2,1 millions d'hectares de forêt ont été défrichés pour la mise en place d’exploitations agricoles. Un quart de cette déforestation a été attribué à la culture du cacaoyer. Depuis lors, la production du cacao marchand fait face à d’énormes difficultés environnementales (gestion de la fertilité des sols, disparition des biodiversités, changement climatique), économiques (chocs externes sur les prix) et sociales (pires formes de travail des enfants). La plupart des terres ont été amendés à l’aide des intrants chimiques, entrainant progressivement l’acidification de ceux-ci. Peu à peu, les producteurs ont vu leur rendement baissé, une dépendance des intrants chimiques de plus en plus grandissante, et leurs revenus et leur santé se dégrader également. De l’Est à l’Ouest du pays le constat est le même et ne laisse personne indifférence. Ajouté à cela l’effet du changement climatique de plus en plus fréquents. L’Etat ivoirien avec l’appui de ses partenaires ont pris des mesures afin de faire face à ce phénomène qui impacte le cacao ivoirien et la vie de ses acteurs premiers (les producteurs). Parmi ces mesures, on note la promotion de pratiques culturales respectueuses de l‘environnement notamment l’agriculture biologique.
C’est dans cet élan que s’est inscrite l’entreprise coopérative des agriculteurs de MEAGUI (ECAM COOP-CA), spécialisée dans la collecte et la commercialisation de fèves de cacao créée en 2004 et basée dans le département de Méagui en Côte d’ivoire. En effet, la plupart des membres d’ECAM utilisent des engrais chimiques et ont constaté une baisse du rendement attribuée au vieillissement des vergers mais aussi à l’acidification des sols due à l’utilisation de ces engrais. Ainsi la production biologique avec utilisation de pratiques agricoles naturelles se présente comme une solution idoine aux difficultés des producteurs. Parallèlement, ECAM a eu l’occasion de constater un engouement des pays acheteurs pour le cacao biologique et équitable, proposant une meilleure valorisation des fèves. C’est dans cette optique qu’en 2017 elle a initié un projet de transition biologique dans une de ses zones d’intervention avec 55producteurs et cette transition a durée 3ans jusqu’en 2020 ou elle obtient sont certificat.
L’objectif général du projet est de contribuer à l’amélioration des revenus des producteurs et de leur condition de vie à travers une agriculture raisonnable et soucieuse de l’environnement.
- Améliorer la productivité des cacaoyères à travers les pratiques naturelles et biologiques
- Valoriser le cacao grâce à la production biologique certifiée
- Restaurer peu à peu le couvert végétal de ces exploitations
Vu l’état d’avancement de la dégradation de l’environnement dû à une mauvaise pratique des techniques agricoles et la baisse drastique du rendement, la production biologique apparait comme une double opportunité pour les producteurs dans la mesure où les marchés biologiques sont plus rémunérateurs et un mode de production moins dépendant des ressources externes. Cependant la transition des systèmes de culture vers une agriculture biologique présente de nombreux risques pour les producteurs que sont :
- Baisse drastique du rendement (à cause de l’abandon brusque de l’utilisation des engrais synthétiques)
- Pénibilité dans les activités agricoles
- Manque de marché
Ce pendant Depuis le démarrage du projet de production de cacao biologique, la coopérative a entrepris d’énormes actions visant à encourager les producteurs dans cette nouvelle dynamique internationale.
En terme organisationnel, elle a mis en place une équipe pour la coordination et le suivi des producteurs. Cette équipe est chargée de planifier les formations des producteurs, de suivre toutes les activités de récolte et post-récolte. Des suivis individuels sont effectués pour vérifier le niveau de conformité des producteurs. Les audits annuels sont conduits par l’équipe.
Pour rehausser le niveau de production des subventions d’intrants biologiques homologués sont octroyés chaque année grâce au soutien financier et technique par certains partenaires.
La main d’œuvre se faisant rare et les plantations vieillissantes, des groupes de jeune composé de 10 membres sont recrutés par la coopérative afin d’aider les producteurs à entretenir leur parcelle.
Nos défis pour les années avenir sont :
- Vendre toute la production biologique en commerce équitable ;
- Augmenter le nombre de producteurs biologique ;
- Augmenter le rendement à 800Kg/hectare d’ici 2025 ;
Concocter des marchés plus rémunérateurs grâce à nos partenaires qui sont
AVSF
ENABEL (TDC)
ECOCERT